Dama sonn
Je pourrais parler uniquement des beautés du Sénégal, des animaux, mettre de belles photos. J’en ai plein et je vous sais demandeur … Mais en ce moment, c’est dur, très dur.
Résumons : je suis arrivé le 17 juin 2015, nous sommes le 3 mars 2016 et ma mission se termine le 31 mai 2016. Il me reste 3 mois, les plus durs. Le constat est là : j’ai plus qu’ envie de rentrer.
Pourquoi ?
Voici l’équation : je m’investis beaucoup dans Guédiawaye pour peu de retour. Le soir je travaille beaucoup pour mon travail sur les drones. Je n’ai plus envie de vivre ma relation à distance. Je suis fatigué.
La solution : abandonner Guédiawaye.
Mais … j’ai un contrat moral avec la coopération. La coopération est-ce que cela marche ? Oui, dans mon cas, elle marche. Pourquoi abandonner Guédiawaye ? Parce que c’est usant. Parce que c’est très « politique », compliqué et dur de travailler ensemble. Mais surtout, parce que (toujours facile de critiquer l’autre) je n’arrive plus à être moteur, je n’ai plus la motivation.
Pourquoi rester si je sais que je n’arrive plus à être moteur ? Pourquoi continuer quand on se sent lassé, fatigué ?
S’accrocher ou décrocher ? Je n’ai pas la réponse.
…et le titre, il veut dire quoi ??
Et d’où sortent les photooooos ? (Je le sais mais c’est pédagogique) explique, explique !
Texte très personnel, en tout cas… courage mon beau !
Dama sonn : je suis fatigué !
Cher Paul, c’est une histoire très humaine que tu exprimes, avec une grande sensibilité. C’est bien difficile, ce que tu vis, et nous qui t’aimons (et qui t’admirons), nous aimerions surement tous te dire quelque chose qui fait du bien, qui réconforte, qui fasse trouver « la réponse ». Mais je n’ai pas la moindre idée de ce qu’elle est. En même temps il me semble que, quel que soit le dénouement de cette histoire, ce qui est porteur d’avenir c’est ce qu’elle aura continué de construire en toi, et que tu amèneras avec toi où que tu ailles, sans même t’en rendre compte, comme si c’était la chose la plus naturelle du monde, une dimension d’humanité profonde, qui est la seule capable d’apporter du bien et du bon, partout dans le monde. Et aussi, bien égoïstement, j’espère te revoir bientôt!!! bon courage, bises, et à Anne aussi.
Courage fiston, pense à Guynemer (je crois que c’est lui)qui a marché marché ds le froid, des heures et des jours ds les Andes (pr qu’on retrouve son corps et que sa femme puisse toucher une assurance!)TTGB
Après vérification, il s’agit de Henri Guillaumet (Aéropostale). Un pote à Saint-Exupéry.
Guynemer est mort lors d’un combat aérien.
Mais de par son relief et son climat, le Sénégal est loin des Andes !
…Inutile de t’user à la tâche pour de basses considérations matérielles, ton moral m’importe plus.
Mon cousin,
Je suis bien d’accord avec Maïté dont les mots m’ont beaucoup touchée.
Lorsque j’étais en Inde, j’ai eu aussi des moments où je n’en pouvais plus, vraiment plus. Mais les voyages servent aussi à cela : trouver nos limites, non ? Et les accepter…
Courage Paul!
Tu trouveras le bon choix à faire.
Normal, c’est le moment le plus long : plus tout à fait au Sénégal dans ta tête, pas encore en France. Bon ben nous,(Caroline et Emilie qui sont à côté de moi), nous serons contentes quand tu seras là…
Le vrai courage, c’est de reconnaître et de trouver sa vérité. ( En fait cette phrase ne t’apportera pas grand chose)…
Mais Maïté à déjà tout dit !
Bisous et coups de polochon
Pourquoi rester?
Parce que le contrat moral est aussi un contrat papier et qu’il vaut mieux partir de bon gré que fâché. Ton employeur ne te recommanderait pas si tu pars aux 3 quarts du contrat.
Parce que c’est normal de ne pas être tout le temps moteur. Un peu à toi de recevoir aussi.
Parce qu’il pleut et qu’il fait froid ici.
Parce que 3 mois ce n’est pas si long.
Parce que tu en reviendra plus fort.
Parce que c’est normal d’avoir des moments ou on est fatigué, et d’autres où ça va mieux.
Parce que je suis persuadé que tu laisseras derrière toi une image humaine et positive.
Parce que la fatigue vient aussi de l’approche du départ: tu as commencé le projet, tu l’as développé, et maintenant, tu ne peux plus commencer de tâches de longue haleine, il faut commencer à préparer la conclusion.
Parce que ça nous laisse trois mois pour préparer ton retour.
A dans 3 mois!
salut!
allez bon courage plus que 3 petits mois mais si tu ne sais pas quoi faire tu peux aller faire des photos moi ça ne m’ennuies pas du tout de les regarder au contraire! pendant ce temps là je ne joue pas avec l’ordinateur aussi je t’envoies mes remerciements les plus sincères, envoies en d’autres S.V.P.
D’abord il faut trouver du carburant pour faire redémarrer la machine puis ou se trouver un passe temps.
je suis sur que ça va marcher et que quand tu seras dans l’avion de retour tu te diras: « ah que c’était chouette »
allez courage et bises
palou
Tout d’abord, désolé pour ce message tardif.
Les paroles (commentaires) ci-dessus sont pleines de sagesse !
Il est difficile de s’imaginer dans quel état tu peux être ; mais je pense que tu es capable de tenir encore ces trois mois. 🙂 Une fois arrivé au bout, tu seras content de repartir avec la satisfaction à la fois d’un beau voyage, et d’une mission accomplie.
En effet, retrouver un peu de carburant, ne serait-ce que pour trois mois, se dire « et si là je faisais ça… », le genre de choses qu’on n’ose pas faire quand on vient juste d’arriver dans un environnement inconnu, mais où on est plus à l’aise au bout de neuf mois.
Et oui, si ça peut te rassurer, ici il fait vraiment un temps de merde. Ce sera mieux quand tu reviendras, la France aura fleuri, l’été arrivera.
Le reste, les autres l’ont dit. 🙂
Bon courage, Paul.
Bises