Hors des chemins battus

Angkor Wat, Siem Reap, Tonle Sap … Voici des lieux très fréquentés. En effet plus deux millions de visiteurs par an à Angkor. Cela se justifie tant ces lieux sont magiques.

Pour la suite, pour rejoindre le Laos, nous préférons couper par le nord du Cambodge en passant notamment par la ville de Preah Vihar. Notre but rejoindre Stung Treung.

En France, nous avons recherché des informations sur ce trajet. Nous n’avons absolument rien trouvé. A Siem Reap, nous avons obtenu quelques légers renseignements. Notre seule aide pour cette petite aventure de 300km, notre carte au 1/500000. D’un autre coté, on ne peut pas trop se tromper il n’y a qu’une seule route. Tout dépendra de l’état de celle-ci …

23ème étape : Siem Reap – Beng Mealea [90 km] :

Réellement il y en a seulement 51 des kilomètres entre ces deux villes. Mais une erreur d’orientation liée à la carte et la sensation optimiste d’être sur la bonne route nous a fait faire un détour assez incroyable.
Nous sommes partis un peu tard, nous nous retrouvons donc au plus mauvais moment sur le goudron. Il fait chaud et nous trouvons aucun lieu pour manger. Heureusement, nous avions quelques gâteaux et brioches en rab. Nous mangeons à 15h le meilleur riz frit de notre vie avec des légumes et du basilic. L’effort doit améliorer le goût.
Les derniers douze kilomètres sont interminables. Nous sommes fatigués. Nous arrivons au temple de Beng Mealea : un temple en ruine et envahi par la végétation, un lieu réellement magique où nous dormons chez l’habitant. Précision : nous dormons dans la chambre du propriétaire. Juste un matelas et une moustiquaire dans une énorme maison en bois au milieu de champs. Le lieu promet d’être reposant !
Non, un mariage se déroule à 300m. La musique techno-traditionelle est à fond, si bien que nous pouvons à peine nous parler dans la chambre. Elle s’arrêtera rapidement entre 01h et 03h. Comment dire … « Ce n’était pas notre vision romantique des chemins infréquentés par les touristes ! »

24ème étape : Beng Mealea – Koh Ker [51km] :

Après cette minuscule nuit, nous apprécions la rapidité de cette étape qui doit nous conduire à l’ancienne capitale khmère ( déplacée par la suite à Angkor puis à Phnom-Penh).
La route est excellente, et depuis que nous avons changé les pneus et que nous faisons attention à la pression, rouler est plus plaisant. Nous filons facilement à 23 km/h de moyenne sur une étape.
Les routes sont désertes et les villages rares. Nous sommes seuls au milieu d’un paysage agricole en transformation. La forêt recule au profit de champs de bananiers ou d’hévéas. Parfois nous apercevons avec stupéfaction de gigantesques bâtiments agricoles vides. Toute la forêt le long de la route est brûlée, industrie du charbon de bois oblige. Nous nous sommes promis de nous documenter sur cette région en rentrant tant l’impression laissée était étrange.
Koh Ker, ancienne capitale khmère, aujourd’hui petit village au milieu de temples en ruines dans une forêt aux milles couleurs. C’est un endroit silencieux, paisible et surprenant.  Une majestueuse pyramide de sept étages (Prasat Thom) rappele fortement les temples mayas. Nous rentrons heureux et fatigué par un chemin de terre rouge serpentant dans la forêt avec pour seuls compagnons : le silence et le coucher de soleil.

25ème étape : Koh Ker – Preah Vihear City (ou Beng Meanchey) [61km] :

Une formidable nuit de sommeil ininterrompue. Nous partons tôt. Premier ravitaillement pour le petit déjeuner : achat d’une grande quantité de petites bananes et deux brioches que nous ingurgitons en pédalant. Tous les deux nous adorons nos souvenirs de pique nique dans la voiture sur l’autoroute.
La route est toujours bonne, mais un peu plus monotone. De grandes lignes droites avec un profil casse-pattes : pas mal de faux-plats et ce qu’il faut de vent de face. Vers Kulaen une imposante montagne nous protège, c’est déjà ça.
Nous arrivons tôt (11h) à notre étape. La chaleur nous plombe. Nous prévoyons tranquillement la journée de demain : bus collectif pour aller visiter le majestueux temple Prasat Preah Vihear. Ça promet.

///////////// Aparté /////////////
Champs de mines :
Ce chemin hors des sentiers battus passe en plein coeur d’anciens bastions khmers rouges. Les conflits régnant dans ces régions ont motivé les deux belligérants (khmers rouges soutenus par la communauté internationale et forces vietnamiennes) durant la guerre civile à se protéger à l’aide de mines anti-personnels. Toute sortie des sentiers est exclus. Cependant il est difficile de se rendre compte de la dangerosité de ces paysages tranquilles et plats. Le nombre de personnes handicapés le rappelle ainsi que les nombreux panneaux d’informations à l’entrée des temples qui rapportent le nombre d’engins enlevés.
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26 étape : Preah Vihear City – Stung  Treng [137km]

Pour cette étape reine, nous partons tôt. Nous n’avons pas de possibilités de diviser le trajet en deux. Entre ces deux villes, il y a uniquement de la forêt … Brûlée ! C’est désolant et usant moralement.
Parfois, quelques maisons sur pilotis le long de la route. Entre ces maisons, nous apercevons quelques petites et éphémères tornades de sables. Far-west toujours !
Hormis quelques heureuses découvertes en fin d’étape, les sourires des habitants et les hello des enfants, cette étape n’a que très peu d’intérêt. Enfin, elle pourrait en avoir si vous ne possédez pas la même sensibilité qu’Idefix.
Anecdote notable, nous croisons un jeune d’environ 18 ans qui est habillé (hasard ou non) du costume traditionnel khmer rouge : pyjama en coton dur noir, avec un krama (écharpe à tout faire traditionnelle cambodgienne) très reconnaissable rouge autour du cou ou sur la tête. Coïncidence vraiment très troublante, car la ressemblance était parfaite !
Après 6h27 de pédalage, pour une vitesse moyenne de 22 km/h, nous arrivons au bord du majestueux Mékong que nous retrouvons. Nous le traversons à l’aide d’un ferry local pour rejoindre notre ville d’arrivée Stung Treng.
Bien sûr nous avons mal aux mollets et aux cuisses ! Mais la chaleur est ici étouffante : 39°. Nous avons du boire 10l d’eau…
Avant de franchir la frontière pour nous rendre au Laos, nous allons remonter très tranquillement le Mékong. Plusieurs stations permettent l’observation de la faune (oiseaux bleus), ce secteur est pour l’instant très préservé.
Hydrologue de formation, la perspective de voir les rapides ou les cascades d’un fleuve si majestueux m’enchante !

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