Montagnes laotiennes

Nous quittons Luang Prabang, cap au nord, cap vers Diên Bien Phu, cap vers le Vietnam. Derniers jours au Laos…

Luang Prabang – Nong Khiaw [150 km, 2 jours]
Nous quittons Luang Prabang après avoir une dernière fois observé la quête des bonzes et mangé un « avocado sandwich » en guise de petit-déjeuner. Nous retrouvons avec plaisir la route – plaisir éphémère étant donné la forte circulation. Nous bifurquons sur une « route du bout du monde ». Petit chemin de terre battue serpentant dans de vertes collines avant de flirter avec les berges du puissant Mékong. Visite d’une grotte aux 4000 bouddhas, puis nouveau départ sur ce merveilleux sentier de terre. Nous quittons le Mékong, nous remontons désormais un affluent : la Nam Ou. La route surplombe les méandres, le ciel est bleu, une réelle chance d’être là.

Pour cette première étape, nous ne savons pas où nous allons dormir. Peu de villages sur la route. Nous décidons de profiter, la route serpente toujours dans une vallée tantôt encadrée de montagnes karstiques ou bien de rizières verdissantes.
L’orage est derrière nous. Il se rapproche. Les couleurs changent. Nous en profitons. L’orage est désormais trop près. Folle course contre la montre qui s’engage. 10 kms en 23 minutes ! Nous garons le tandem à Pakmong en même temps que les premières gouttes.

Le lendemain, petit déjeuner avant une courte étape de 30kms, attablés au bord de la route principale. Un enfant traine des pieds nonchalement en trainant par la queue un varan d’un mètre devant nos yeux ébahis. C’est ce que j’aime au Laos, même après deux mois, on découvre avec innocence et stupéfaction des banalités quotidiennes. Courte étape donc, mais longue pour les nerfs. La chaine saute constamment, nous ne pouvons plus utiliser le moyen plateau, et les deux derniers pignons. Nous nous arrêtons autant que possible pour regarder femmes et hommes travailler la soie, le tabac, les algues.

Nous arrivons à Nong Khiaw en slalomant entre quelques arbres sur la route. Notre orage fut ici une véritable tempête. Nous y retrouvons avec joie nos amis hollandais : Willem et Geertje.

Nong Khiaw – Muang Ngoy – Muang Khua
10 jours sans vélo. Pas de tandem avant Sapa au Vietnam où nous y espérons pouvoir y faire changer la cassette (nous en avons une de rab). Nous souhaitons rejoindre Muang Khua par bateau. Nous y prendrons ensuite un bus pour nous rendre à Diên Bien Phu puis Sapa.
Au programme trek, trek, repos, pêche et kayak. Des journées à chaque fois remplies. Ne pas penser au vélo fait du bien. 4-5 mois c’est bien. Partir plus longtemps nécessite une pause ou bien un investissement personnel dans un projet local.
Ici tout est démesure : falaises, pluie et tempêtes. Une nouvelle tempête survint à Muang Ngoy au début de la nuit. La succession d’éclairs fait que nous n’avons pas besoin de lumière pour nous éclairer. La route devient un torrent. La pluie durera une heure. Pendant la saison des pluies, cela peut durer une semaine. Il faut le voir pour croire qu’il peut pleuvoir autant.

La vallée de la Nam Ou est étroite. Une puissante rivière encadrée par des apics calcaires d’au moins 1000 mètres. Une végétation luxuriante s’implante sur ces pentes extrêmes. Émerveillement devant les capacités d’adaptation et la beauté de la nature (papillons !). Ici, l’homme est une fourmi. Leçon d’humilité, ça fait du bien de voir plus grand que soi.