L'empire contre-attaque [Bolaven 2]

Fan de trilogie ? Ça tombe bien, nous aussi, et surtout de l’épisode 2 qui est souvent synonyme de rebondissements, d’épreuves inattendues pour les gentils, de la découverte de … Bref, nous sommes fan de trilogie.

Nos deux humbles et géniaux gentils français en tandem sont arrivés après des efforts dignes de l’Odyssée d’Homer Simpson dans la ville d’Attapeu.
Tout de suite quelque chose d’anormal retint l’attention de nos deux héros cosmico-tandemiques : une présence excessive de routes goudronnées.
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Explication : Cette ville est le centre de convergence de l’ensemble des richesses laotiennes exploitées par des compagnies vietnamiennes. Elle sont ensuite exportées au Vietnam puis dans les puissances occidentales.
http://blog.vietnam-aujourdhui.info/post/2014/01/07/Au-Laos,-une-d%C3%A9forestation-massive-et-silencieuse
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Après avoir mesuré l’ampleur des investissements vietnamiens sur le secteur, après avoir dormi dans un hôtel vietnamien, après avoir dîner vietnamien et après avoir petit-déjeuner vietnamien, nos deux cyclistes ont acheté pour la journée des fruits thaïlandais ! Impossible de trouver quelque chose de local en cette saison (les bananes y’en à marre !), quasiment tout était importé sur ce marché triste car désert et au milieu de nulle part. Direction Sekong étape obligatoire avant l’ascension vers le plateau des Bolavens.

Nos deux justiciers des temps modernes suivaient avec fougue cette route qui s’enfonçait au coeur d’une des provinces les plus pauvres du Laos. La destination se promettait d’être authentique. Le ventre de Paul Bacca s’agitait. Non pas une nouvelle diarrhée, mais bien une faim aussi soudaine que sauvage. L’équipage prit la décision de se sustenter dans une modeste auberge de bord de route. Seul plat proposé : le phó ou LA soupe de nouille vietnamienne par excellence. « Tant pis » se lamenta Paul Bacca, « j’ai tellement faim que j’en mangerai ma barbe ! »

Après une nouvelle pause à proximité d’une cascade peuplé par de méchants poissons mangeurs de zizis (véridique), nos deux pilotes intergalactiques frôlèrent la vitesse de la lumière (59,6km/h) à l’approche de la ville de Sekong. Fatigués, ils avaient le choix entre guesthouse et hôtels vietnamiens. « Astéroïde, sabre laser, ciseau ». Anne Solo gagnait toujours à ce jeu. Les activités du soir furent donc hôtel et restaurant vietnamiens. Et oui, ils étaient présents même à Sekong ! A la télé, Paul Bacca zappa et trouva uniquement des programmes thaïlandais, vietnamiens ou chinois. « Fait chier, y’a pas de foot » s’exclama t’il en décapsulant sa BeerLao (la seule boisson authentique finalement).

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Entracte :
Les autochtones sont imberbes. Paul Bacca l’apprit à ses dépens. Fier de lui, il avait quemandé un simple shampoing. Attaché au siège, il ne pût rien contre les assauts barbares et rapides d’un ciseau aiguisé. Même ses rugissements « Mooooouaaaahhh » n’y faisait rien. Paul Bacca perdit 5 cm de poils et gagna 3°C. Il se sentait comme un ewok sans sa lance, comme un X-Wing sans ses ailes, comme R2D2 sans Z6-PO. Voilà la véritable vérité, la soupe aux tripes de porc y était pour rien (cf article : amnésie). C’est pas grave, apparemment Anne Solo l’appréciait toujours.
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Nouvelle étape. Le « millénium tandem » réparé et lavé, le musée des débris de la guerre secrète visité en 10 minutes (réellement pas possible de faire plus long), l’équipage prit de nouveau la route pour se rendre à Tat lo : village connu pour ses belles cascades et préservé d’un tourisme de masse.

Pour la première fois, la route montait. Les mollets travaillèrent hardiment. Une pause fut gagnée par Anne Solo à 9km de Thateng grâce à un subtil « astéroïde ». « Ça tombe bien ! Il y a une ferme biologique de thé et d’élevages de vers à soie à visiter !« .
La visite fut intéressante. Paul Bacca prenait des photos et redécouvrait la vie sans ses poils : « arf, tu as vu,  je ne peux plus manger les poils de ma barbe, j’ai faim ! ». Anne Solo écoutait attentivement : « Cette coopérative fait vivre plus de 200 familles. Nous leur fournissons gratuitement du matériel, des plants de muriers et des vers à soie qu’ils élèvent. Bien sûr, nous formons les familles avant. Nous rachetons ensuite les vers pour produire de la soie que nous transformons et vendons. Aujourd’hui, les terres aux alentours sont exploités par les vietnamiens. Toute la jungle est rasée et remplacée par des plantations d’hévéas ou de bananiers. Les terres sont très fertiles ici« . Une oasis dans un futur désert … Paul Bacca et Anne Solo séduit par le projet y ont contribué en achetant du thé et de la tisane de murier. La soie se vend à Vientiane !

Après la montée il y a toujours une descente. Celle-ci durait jusqu’à Tat Lo ! Enfin de l’authenticité ! Euh …. Non ! Ce petit paradis sur terre a bien changé en trois ans. La rue qui normalement comptait trois guesthouses en compte maintenant une douzaine.
Après avoir sympathisé avec des « trotteurs réguliers », Paul Bacca apprit que : « de gros projets touristiques étaient prévus » et « en trois ans, le village a très peu bénéficié de l’argent du tourisme« .

Avant de sombrer dans un sommeil sans rêves, Anne Solo déclara : «  nous ne sommes pas qui sont les méchants, mais en tout cas, il est évident qu’il y a un intérêt à ce que le Laos reste pauvre, car ainsi il ne peut pas refuser les alléchantes offres de pillage de ces ressources… »

Puis elle ronfla …

4 réponses
  1. caracolito
    caracolito dit :

    « nous ne sommes pas qui sont les méchants… » visiblement Anne Solo avait déjà commencé son sommeil sans rêve quand elle s’est exprimée…

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  2. Virginie et Damien
    Virginie et Damien dit :

    Salutation les jedis,
    passionnantes vos aventures sont
    impatiente je suis de lire la suite
    heureux nous serons de vous recroiser au cours de votre épopée!

    Que la force soit toujours en vous!

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